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Seigneur, sans la
conscience de Ta Grâce rien ne compte... le goût, le parfum et la
lumière de l'existence se ternissent et je reste seul avec mes
peurs, mes doutes, mes regrets et mon insatisfaction.
Le temps n'existe
peut-être pas
en tout cas les pages de l'éphéméride
sont
arrachées chaque jour
comme des perles que l'on aurait usées
et qui
seraient jetées
mais est-ce que j'ai bien profité
de chacune de ces
perles ?
Pas toujours... j'en
profite quand je ne suis pas pressé d'arriver de l'autre côté de
l'instant, tout à l'heure, plus tard, pour y faire ce que j'ai
projeté de faire et que je dois faire. Quand je suis satisfait de
l'instant pour lui-même, sans autre raison que la perle qui s'y
trouve, alors je suis pleinement satisfait, heureux.
Point n'est besoin d'y
penser pour y être, au contraire ! Je ferme un instant les yeux et
me concentre sur les aller et retours du souffle comme un métronome et j'y trouve la constante de ma vie et la paix en elle
contenue.
Cet abandon à l'instant
ne me fait rien comprendre de plus que c'est là et à ce moment-là
que je me sens à ma place et si je suis obligé d'en sortir un peu,
j'aime y retourner sans attendre d'être mal pour en avoir besoin,
juste parce que je suis déterminé à rester bien.
L'éternité ne dure
qu'un instant, un instant qui dure toujours... tant que j'y reste, je
suis éternel et quand je le quitte, je suis périssable et mon
bonheur aussi. Alors, je n'ai pas le choix, pas plus qu'un quelconque
mérite : je préfère être et rester bien que mal et je sais comment
faire, alors je le fais.
S'il m'arrive d'oublier
et d'être moins bien, je reviens à l'instant sans plus y penser et
je retrouve la conscience de ta volonté pour ma vie, de ton
attention. Je te rends grâce, ô mon seigneur. Je suis et reste un
enfant obéissant et qui n'a d'autre choix que le bonheur d'être en
toi.
J'ai compté et je sais
qu'il me reste un instant,
étiré jusqu'au bout, où rester en Toi,
alors, je me réjouis et commence dès maintenant
à en profiter
égoïstement.
À chacun Ton Amour
et à tout Ton Amour.
Comme on ne regarde pas
dans l'assiette du voisin, je ne regarde pas dans la conscience des
autres, que celui, que celle qui a soif de la même eau demande
comment y boire et je le lui montrerai, mais je ne bois que pour
étancher ma soif, pas celle des autres. C'est chacun pour soi et
tous ensemble sous l'égide de Sa Grâce, assemblés sous le même
parapluie.
d'abord s'occuper des pierres de son propre jardin
J'avais soif hier,
j’avais soif tout à l'heure et j'ai soif encore, comme si de boire
à ta source n'étanchait pas ma soif, mais et me donnait l'envie d'y
boire toujours plus... on se dessèche si vite en dehors de Toi ! Et
j'ai l'âme fragile, je replonge en toi pour rester beau et frais.
yoganand
Des satsangs d'enseignement dans cet esprit :