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Chacun de mes souffles est empli d'une
douceur qui fait comme des sanglots dans ma poitrine, des sanglots de
bonheur, d'une joie qui n'a d'autre raison qu'elle-même. Absorbé
dans cet état, je reste dans l’œil du temps, immobile, sans désir,
plein de gratitude.
Ce qui s'est passé hier n'a pas
d'importance,
ce qui se passera demain n'en a pas encore,
seul
l'instant compte, seul digne d'abandon.
Je ne sais qui je suis et m'en moque.
La poussière ne se pose aucune question quand le vent souffle et
qu'elle est emportée. Chaque instant se succède à lui-même,
toujours pareil et pourtant sans ennui. Je ne veux rien faire, assis
au bord de l'infini, face à l'amour du ciel. Je ne suis
rien et je suis tout : l'amour que je veux m'emplit tout entier. Je
suis si petit, il est si grand et pourtant j'ai de Lui en moi.
Chaque souffle est chargé d'une joie
sans fin.
La paix est dans la conscience de cette joie infinie.
Je reste tranquille, sans questions.
S'il
fallait ne plus faire que cela : jouir de l'instant,
je ne ferais que ça, avec bonheur et gratitude.
Juste être
Aucune pensée, aucune supposition,
aucun mot n'a d'importance quand on a la réponse à toutes les
questions. Cette réponse est sans
parole. Pourtant, je l'entends en chaque souffle et quand je me bouche
les oreilles, je l'entends encore plus fort, carillonnant comme une
fête de village, un beau soir d'été à la montagne.
Les mots que l'on dit, porteurs de
cette réponse sans nom, sont comme des pigeons messagers. Ce n'est pas l'oiseau qui a de l'importance, mais le message
qu'il porte. Pourtant, sans l'oiseau, le message serait lettre morte.
Si je ferme les yeux, je vois cette paix
en forme de Lumière... la Lumière est en moi, elle brille et je la
vois. Je suis si petit, elle est si grande que je n'en vois pas les
limites, pourtant je la contiens toute entière.
Mon corps si petit est comme une porte
qui ouvre sur l'infini.
Pour ouvrir cette porte, il faut la clé,
cette clé est l'humilité et le désir de Dieu.
yoganand