mercredi 27 décembre 2017

-Le Cancre




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Les mots en gras et/ou en couleur sont des liens menant à des textes explicatifs.  







Parfois, je me sens un peu comme un cancre... je suis là au fond de la classe, appuyé contre un radiateur et dehors, il fait nuit, c'est l'hiver. Les lampes sont allumées, ça sent le crayon à papier, la craie et le bois ciré. L'instituteur donne sa leçon. Les élèves écoutent. Ils sont assis à leurs places et montrent, par leur attitude, qu'ils sont attentifs et moi, je suis au fond et je n'entends pas distinctement les paroles de l'instituteur. Elles font, à mes oreilles, un brouhaha confus et rassurant.



Des élèves vont au tableau, d'autres lèvent la main pour répondre. Toute la classe est active et je suis là, au fond et je ne fais rien. L'instituteur pose des questions, des élèves y répondent et je ne comprends rien. Mais, je suis bien, au chaud contre le radiateur. Je suis heureux, à ma place. Si je tourne la tête à gauche, je vois les carrés noirs des fenêtres donnant sur la cour et la neige qui fait passer les petits éclairs blancs de ses flocons.




Noël approche, 
je sens déjà ses parfums de mandarine et de chocolat. 
Je vois briller les papiers d'argent des cadeaux,
les boules des sapins et les guirlandes... 
Cette joie, qu'un présent à venir me promet, 
est déjà là, en moi et elle y est toujours. 
Cette ambiance d'hiver confortable et insouciant
berce mon cœur d'une langueur qui n'a rien de monotone.




Contre le radiateur, à sa place






 
Je ne comprends rien de ce qui est dit, mais je suis un cancre, un cancre content. Je suis bien, à ma place dans cette classe, assis contre le radiateur, à ne rien y comprendre. Il n'y a rien à dire, tout est dans l'harmonie. J'ai du papier, des crayons de couleur et je dessine. Personne ne me pose de questions, personne ne s'occupe de moi et je suis tranquille... c'est ça un dévot, c'est quelqu'un qui aime être avec Lui, qui aime être conscient de Lui et qui s'en fiche de ne rien y comprendre, plus encore : il n'a pas envie de comprendre. Quand on est bien, on n'a plus besoin de rien. Qui va l'interroger ? À propos de quoi ? Qui est Dieu, est-ce Brahma, Vishnou, Shiva, un mélange des trois ? Qu'importe, ça sert à quoi de le savoir, quand on est bien, à sa place ?! Parfois la conscience de la béatitude est si légère qu'un souffle, un mot, une pensée pourraient la faire disparaître.






C'est le cancre, il est content d'être là. Les autres élèves participent, pleins de zèle, d'empressement, de bonne volonté, de désir de plaire, de curiosité, d'appétit, de savoirs, et pourtant, en vérité, l'instituteur préfère le cancre du fond. Quand son regard se pose sur lui, il l'aime. Il le laisse tranquille et il l'aime. C'est un cancre, il ne participe pas, mais il est heureux, heureux d'être là. Il n'écoute pas les paroles pourtant il aime la musique qui le berce... c'est l'imbécile heureux.








Sa satisfaction est en lui comme un filtre et la réalité apparente en est transformée. Il n'est pas dans le même continuum spatio-temporel. Les ondes du monde habituel, celui de tout un chacun, ne parviennent pas sans déformation à l'endroit où est ce cancre ! Le dévot est un peu comme dans du coton, tout lui vient amorti par son bonheur de Lui.










Ce cancre est heureux d'être là, il n'a pas de but, 
aucun désir d'arriver quelque part, 
où pourrait-il être plus heureux qu’ici et maintenant ? 
Il n'a pas envie de comprendre...
de toute façon, de comprendre 
ça lui apporterait quoi de plus ? 
Quand tu as faim, c'est inutile de comprendre pourquoi,
ce qui est utile, c'est de manger ! 
Ceux qui, en spiritualité, désirent comprendre, 
apprendre, s'améliorer, se perfectionner sont motivés, 
sans qu'ils le sachent, par l'ego-spirituel 
et un désir caché d'être capable 
d'apprendre aux autres, de devenir un maître.





Quelle importance





Est-il important de savoir si tu t'y prends bien ou mal ? De toute façon, par défaut, on s'y prend mal ! Alors ? Quelle importance de s'y prendre un peu moins mal ? Le plus important n'est pas de s'y prendre plus ou moins mal. On veut s'y prendre de façon un peu moins pire mais dans quelle mesure ? Selon quels critères ? Comment calcule-t-on la qualité de notre pratique, de notre compréhension et quel est l’intérêt de le mesurer ?





Quand on est nul d'être un peu moins nul ou un peu plus nul, quelle importance ? Il faut être sacrément vaniteux, ambitieux, présomptueux pour viser une amélioration de sa nullité... Dieu et Son Royaume, l'éternité nous dépassent tellement ! Quand tu prends conscience que tu es nul, que tu te rends compte que tu es largement au-dessous de la barre à partir de laquelle on peut y faire quelque chose, alors tu es humble et tu lâches prise, comptant sur la bienveillance du prof et, ça tombe bien, cette bienveillance t'est acquise : l'instit t'aime parce que tu es le plus faible, le plus nul, le plus heureux de ses élèves.



Le maître, ce maître là est venu pour les petits, les simples, les faibles, pour ceux qui ne souffrent pas, pour ceux qui vont bien. Ceux-là n'ont pas besoin de Lui.





Les ambitions




Tout, absolument tout est tellement vain !
Tellement vain... de toutes façons que tu sois fort, 
ou faible, en bonne santé ou en mauvaise santé, 
que tu aies réussi socialement, 
que tu aies laissé une trace ou pas, 
que tu aies eu des enfants ou pas, 
que tu vives une vie saine ou pas, à la fin tu meurs
Et personne ne meurt en bonne santé, alors ? 
C'est quoi le plan des ambitions ?






Nous avons si peu de temps à passer ici, notre existence est une fulgurance alors... quel intérêt qu'une fulgurance soit plus ou moins brillante ? Elle fulgure ! La durée, grosso modo, est la même pour toutes les fulgurances et qu'elles soient violettes, rouges, bleues ou jaunes qu'importe. C'est ça la vérité des gens. Nous sommes tous sur le même bateau, emporté par le courant du Styx et le Styx nous amène tous au même endroit, de l'autre côté de l'horizon où le Dieu Râ quitte le monde des vivants.





L'important, c'est d'avoir un aperçu de ce qui nous attend, une fois passé de l'autre côté, c'est de bien lire la plaquette de présentation et, ainsi, d'être rassuré et capables de vivre notre existence comme elle doit l'être. C'est la seule chose qui compte vraiment. Quelle ambition mériterait d'être cultivée ? Qu'elle soit spirituelle, artistique, familiale ou sociale qu'importe... c'est vain. Nous avons à faire ce que nous devons faire, alors faisons-le dans la joie et la paix du service.







Pour parler de mon expérience, je peux vous dire que je n'ai jamais eu aucune ambition de toute mon existence... une soif, oui, mais une soif n'est pas une ambition. La soif vous pousse à l'Observance et vous donne la constance indispensable à la Réalisation.








Je sais que le bonheur, ce bonheur du cancre, 
est un bonheur d'enfance, mais qu'il perdure en grandissant 
car ce qui lui donne son parfum et son goût 
c'est la conscience du Saint-Nom dans l'instant présent
L'instant présent de maintenant 
est le même que l'instant présent de notre enfance 
et le Saint-Nom a le même parfum 
et le même goût depuis et pour toujours.







Celui qui aime aimer Dieu et qui l'aime simplement, sans rien attendre en retour, celui-là connaît la félicité et peu lui importent les variations de son humeur et des humeurs du monde.



Ne vous occupez que de l'essentiel et assumez vos devoirs et vous serez sur la bonne voie. Quand tu es dans le Saint-Nom (la technique de méditation et le feeling de paix intérieure) et que tu débouches dans la grande paix, la vacuité, tu oublies le souffle de la veille et il reste une résonance de cathédrale, le calme, une vibration, une densité. Tu es bien, accompli, assouvi, arrivé, satisfait, heureux et tu n'as besoin de rien d'autre. C'est ça la béatitude !




Mais vraiment, souvenez-vous que 
la clé de la béatitude, c'est l'humilité 
et l'humilité, ça ne s'invente pas. 
L'humilité vient en même temps que la conscience :
quand vous avez conscience de votre petitesse, 
de votre impermanence, de votre insignifiance, 
alors, vous êtes humble. 







Au fait : personne ne peut être dans cet abandon tout le temps. Le devoir, le service (un des piliers de la pratique de La Voie) ont force de loi. Aussi rares que ces moments soient, ils nous comblent à chaque fois.



yoganand 
 


Les Satsang de sri Hans yoganand sont ici : http://observance.over-blog.com/