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On dit d'un iceberg
que
la plus grande partie de sa masse
est cachée sous sa ligne de
flottaison,
invisible, sous-marine...
La dévotion que j'ai pour toi,
Seigneur,
est comme l'iceberg :
la plus grande partie
est invisible
pour les yeux.
L'évangile a dit que
lorsque l'on fait le bien, il faut s'en cacher sous peine de recevoir
une récompense du monde, sous forme de reconnaissance, ce qui fait
que l'on n'en reçoit pas du Royaume... elle dit aussi que lorsqu'on
jeûne, il faut s'en cacher, se mettre du rose aux joues et se
parfumer pour dissimuler sa fatigue aux yeux des autres, pour que
personne ne sache que nous jeûnons sous peine de recevoir notre
récompense du monde et pas du Royaume.
Je cache ma dévotion,
mon dévouement, ce que je sais, que je comprends pour que personne
ne le voie et ne m'admire, afin de ne pas recevoir de récompense du
monde. Je ne veux rien de lui, j'aspire seulement à rester conscient
de Toi, Ô Seigneur du Tout et de mon âme.
Je ne sais combien de
temps il me reste à vivre ici ni ce qu'il va advenir de moi dans les
années à venir, mais que m'importe. Ta douceur, Ta parfaite paix me
comblent et je sais que rien ne pourra faire que je ne vienne plus y
puiser ma vie. C'est simple, si simple et l'on s'en fait toute une
histoire !
Parfois, j'ai l'impression
de faire demander l’aumône aux chercheurs en les suppliant de Te
connaître, mais finalement que m'importe ! Je le fais pour faire
semblant d'être utile à quelque chose afin de rester encore un peu
assis au fond de la classe, contre le radiateur chaud, tandis qu'au-dehors la nuit est tombée, que le vent souffle et que tombe la
neige.
Je te garde pour moi, au
fond de mon cœur, comme un trésor ineffable, essentiel dont je dois
garder le secret tout en en parlant à tout le monde. Je passe ma vie
à m'excuser d'être différent, à cacher l'état où je me trouve
et je vois trop souvent, chez les autres, l'absence de conscience où
ils sont. Mais, j'ai toujours en moi ce socle de certitude tranquille,
de joie et de reconnaissance.
Je dors sur une planche
emportée par un courant ami dont je n'ai rien à craindre, au
contraire. Le courant de Ta Grâce, de Ta Guidance me berce comme le
feraient les bras d'une mère aimante et je dors, je rêve en
souriant. Parfois, j'ouvre les yeux et je crois m'endormir, alors je
me rendors et je crois m'éveiller.
Le Saint-Nom me berce
d'une langueur pleine de joie, chaude et rassurante. Je ne ferai que
ça, déjà que je ne fais pas grand-chose... heureusement que j'ai
mon dharma, mes enfants, mes disciples sinon que ferais-je ? J'aime
quitter parfois tes bras pour mieux les retrouver. Heureusement que
je ne reste pas dans la perfection de Ta béatitude sans cesse. Ainsi, je peux la retrouver et quel bonheur, quel soulagement !
À chaque souffle, ce sont
des retrouvailles où je m'enfonce chaque fois plus profond. Les
bruits du monde, les jeux, les images, les plaisirs me tiennent
flottant dans la réalité des sens... je suis comme un poisson à la
surface de l'eau, sachant qu'il peut plonger à loisir et ne s'en
privant pas. J'aime qu'il y ait le jour et qu'il y ait la nuit, c'est
ça aussi la perfection. Merci aussi pour ça Seigneur, pour ce que
d'autres voient comme des imperfections et qui est, en vérité, Ta
Lilà*.
Yoganand
Les Satsang de sri Hans yoganand sont ici : http://observance.over-blog.com/
*Lilà: le jeu que Dieu joue avec sa Création et chacun d'entre nous.