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Seigneur, créateur de toute vie, je
sais des personnes qui aspirent à te connaître sans savoir que
c'est toi qui leur manque. Ils souffrent par manque de toi, mais ne le
savent pas. S'ils avaient goûté à la paix que tu as laissée en
notre dedans, ils ne voudraient plus rien que la goûter et la goûter
encore. Mais, ils ne savent pas cette paix qu'il y a en leur dedans,
alors ils souffrent, cherchant à donner un sens à leur existence.
Le sens de l'existence
de tout
être doué de conscience
c'est d'avoir la pleine conscience
de cette
paix qu'il y a en son dedans.
Je n'ai jamais désiré cette paix
car
je l'ai toujours connue,
depuis aussi loin que ma mémoire remonte
et
elle remonte loin.
Je sais tant ce qu'est la solitude et
l'ennui, tout petit, ils étaient la toile de fond et la musique de ma
vie. J'ai découvert, dans ces territoires qui font si peur, un trésor,
le trésor de Ta Grâce.
Quand cessent les bruits du dehors, quand
je détourne mon regard de l'agitation du monde, quand je reste seul,
apparaît ce qui était caché, cette Grâce qui fait mon bonheur, Ta Grâce, ô Seigneur. Ce n'est pas elle qui se cache, mais bien nous qui
ne la regardons pas. Je la regarde, pour ma part, je la regarde et je
l'écoute, car je le fais depuis si longtemps que je ne sais pas vivre
sans.
La douceur de Ta Grâce, sa Lumière,
sa Musique, son parfum, je les connais et ne puis plus m'en passer. Je
peux me passer de beaucoup de choses, en tout cas, il me plaît de le croire, mais
de la conscience de Toi, je ne le peux pas.
L'existence, sans la conscience de Ta
Grâce,
est une coquille vide, la cendre d'un feu éteint,
l'ampoule
morte d'une lampe,
un espace sans le souffle du vent
et des feuilles
silencieuses.
Quand je suis allongé sur le sable d'une plage,
sur
lequel l'océan joue la musique des vagues,
et le vent avec les
crêtes d'écume,
ma conscience est rappelée vers Toi,
à
l'intérieur.
Quand je suis allongé dans la bruyère,
la tête appuyée contre le tronc d'un grand pin que le vent fait se
balancer doucement, quand j'entends le bois de son tronc craquer, au
rythme de son pendule, que le parfum de la résine, de la chaleur,
des pignes sèches et que mon regard, tourné vers le ciel, voit
glisser les lourds et blancs nuages d'été dans un ciel
bleu, si bleu qu'aucun peintre jamais ne trouva cette couleur dans
ses tubes, j'ai l'âme retournée vers Ta Grâce.
Toutes les harmonies que je rencontre,
dans mon existence, sont le rappel de celle de Ta Grâce
qui est partout et en tout, mais d'abord en mon dedans. Son archet
joue sur mes cordes sensibles, comme un virtuose du violon sur celles
de son instrument. Tu joues de moi, ô Seigneur, et tire de moi le
meilleur et le meilleur de moi, c'est Toi.
Yoganand
Les Satsang de sri Hans yoganand sont ici : http://observance.over-blog.com/