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Seigneur, quand je vois ta Création, je ne vois qu'harmonie et j'en connais la source. Seigneur, quand j'entends le vent souffler dans les branches des arbres, j'entends l'harmonie jouer de ses instruments et j'en connais la source. Seigneur, quand je plonge mes mains brûlantes dans l'eau fraîche du ruisseau, je ressens les bienfaits de Ta Grâce et je connais Ta Grâce ; elle est la source de l'harmonie.
J'ai voyagé, et je
voyage encore
au Royaume dont Tu es le Roi
et je n'y rencontre que
douceur, compréhension,
lumière, musique et bienveillance.
Ce
Royaume est au dedans de moi
et aussi au-dehors.
Je marche sur
La Voie
tant au-dehors qu'au dedans
en gardant toujours
la plus belle
part de ma conscience au dedans.
Pèlerin pas pressé
d'arriver, je vis chaque jour comme s'il était le seul et il est le
seul, car tous les jours se ressemblent pour l'essentiel : Ta
Grâce, encore Ta Grâce, toujours Ta Grâce et tout le reste à la
marge. Qu'importe la couleur du ciel, c'est Ta lumière qui
l'éclaire, qu'importe qu'il pleuve, qu'il vente, que brille le
soleil car le ciel, le soleil, le vent ont la même source qui coule
en moi comme partout.
Sans la conscience de Ta
Grâce mes yeux sont aveugles. Sans la conscience de Ta Grâce mes
oreilles sont sourdes. Sans la conscience de Ta Grâce, je m'oublie,
me prenant pour quelqu'un d'autre.
Oh j'entends bien les
bruits du monde, la musique des Hommes, je l'entends et je vois le
ciel, ses nuages et le soleil briller, mais il manque la dimension de
Ta Grâce. C'est comme si je vivais en deux dimensions, quand je me
prends pour quelqu'un d'autre, quand mes souvenirs, mes pensées, ce
que j'ai appris, ce que l'on a dit de moi me servent d'identité.
Je dois me laver,
me
débarrasser de ces scories
alors, je ferme les yeux du dehors
pour
ouvrir le regard
qui sait voir au dedans
et de nouveau la vie prend
toute sa dimension.
L'inconscience file à toute vitesse dans toutes les directions, si je m'attache à elle, je pars avec elle et n'arrive nulle part. En vérité, ce n'est pas l'attachement qui est mauvais : quand je m'attache à Toi, Seigneur, quand je m'attache à Ta Grâce, au souffle que tu me donnes à chaque seconde, je m'éveille à la paix et arrive au Royaume promis. Le vrai détachement est l'attachement à Toi, Seigneur.
Je me libère de la
liberté illusoire
que m'offre la vanité
pour m'attacher à Ton
amour
car de liberté, je n'en ai pas besoin,
ce dont j'ai besoin,
ce dont j'ai soif, c'est de vérité,
de paix, de Ta Grâce
et d'en
être conscient.
Je ne veux pas être
libre, Seigneur, je veux être ton prisonnier, mais tu n'as pas de
chaînes pour m'attacher et il me faut, sans cesse, m'efforcer de
rester ton prisonnier.
Yoganand