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Seigneur, j'aime la
couleur de Ton Saint-Nom, sa lumière et la musique de son silence.
Je vais chaque jour sur les chemins des hommes, d'un pas pressé, tant
j'ai hâte de retrouver Ta voie mais, en cela, je me trompe.
Le chemin des hommes peut
être repeint aux couleurs du bonheur, celui de Ton Saint-Nom, Sa lumière, l'éclaire et
l'harmonie de Ton silence règne derrière les bruits apparents. Il
suffit que je regarde le monde avec les bons yeux, que j'écoute de la bonne façon.
J'aime tant Ta douceur,
la certitude tranquille de Ta vérité, ô Seigneur que je suis
parfois obnubilé au point d'oublier que rien n'est vide de Toi. Je
trouve tout le bonheur qu'il me faut à rester blotti contre Toi,
contre Ta douceur, bercé par Ton Saint-Nom, c'est pourquoi je n'en
recherche pas d'autre.
Il arrive que l'on me
demande ce qui me rendrait le plus heureux, mais je ne vois rien de
plus à désirer que ce que tu me donnes déjà ! Bien sûr que
si l'on m'offrait une grande maison tranquille et capable d'abriter un ashram, je serais satisfait. Mais, le bonheur n'en serait pas plus
grand, car mon bonheur vient de Toi.
J'ai connu la jeunesse,
Seigneur,
j'ai connu le capiteux parfum
que l'on trouve dans le cou
de la femme aimée,
juste à l'orée des cheveux,
j'ai connu celui qui monte
du berceau d'un bébé endormi,
j'ai connu le rire, l'amitié
autour d'une table bien servie
où les grands verres se remplissent
et se
vident de vin
mais tout cela, je l'ai connu
avec le sel de la
conscience de Toi.
Depuis toujours, je me
souviens de Toi. Ta douceur, Ta vérité, Ton éternité ont bercé
mon enfance et je vais sur Ta Voie depuis si longtemps que je ne
connais pas le monde sans Ta Grâce... non, en vérité, j'ai oublié
que je sais la souffrance d'être sans Toi, ces temps que j'ai passé
à ne plus te regarder, à ne plus t'écouter, pris par la peine du
deuil et ce désir de te punir quand c'était moi que je punissais.
Le bonheur ne tient qu'à
moi... jamais tu ne me quittes, j'en ai pour preuve le souffle qui
m'anime, mon cœur qui bat la mesure et la conscience gonflée comme
un ballon d'air chaud au-dessus d'un grand feu.
Si je manque d'être
heureux
je ne puis m'en prendre qu'à moi-même
car j'ai toujours le
choix,
quand rien de grave ne vient perturber ma vie,
de Te voir, de
T'entendre
ou de regarder autre part
et d'écouter le boucan de la
confusion
où l'inconscience plonge l'esprit des hommes parfois.
Je sais la façon de me
placer et de rester sous la bienfaisante pluie de Ta Grâce, on me
l'a montré un jour, dans une petite pièce, en haut de l'escalier.
J'en ai fait du chemin pour arriver là ! Maintenant, je le
montre à mon tour aux chercheurs assoiffés de vérité, je partage
ce bonheur avec eux.
Yoganand