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Quand j'écoute certaines musiques, certaines chanteuses, ça me ramène au plus profond de moi, en un endroit que je connais, où règne la paix, l'amour, la bienveillance, la compréhension et une beauté parfaite.
Quand je reste silencieux, immobile à regarder, à écouter un moment particulier où s'éveille la Création, à la sortie d'un bois, au bord d'un étang, je ressens la béatitude gonfler ma poitrine et en déborder. Alors, je sais que je suis la bonne personne, au bon endroit et que cette discrète perfection du petit matin peut me consoler d'oublier souvent, l'essentiel.
Quand je regarde dormir un être aimé, petit ou grand, l'harmonie se rappelle à ma conscience et les sanglots que je retiens font trembler ma poitrine. Je sais que cette perfection, cette émotion pure a sa source au plus profond, en vérité.
Quand je médite sur le Saint-Nom, immobile, les yeux fermés, je goûte encore ce que certaines musiques, certaines chanteuses offrent à ceux qui les écoutent.
Quand je médite sur le Saint-Nom, je goûte encore la beauté d'une aube à l'orée du bois, au bord d'un étang embrumé, quand les chevreuils, les sangliers, les cerfs, les faisans viennent y boire.
Quand je médite sur le Saint-Nom, assis sur mon zafu* ou travaillant au service, je suis comme si je regardais dormir l'être aimé, la gorge pleine de larmes d'émotion.
*Zafu : coussin de méditation.
Ainsi, à cause de tout ça, je peux affirmer que l'unique, l'éternelle source de la beauté du monde est en toutes choses. Elle est en moi aussi et je goûte à son harmonie dès que je m'oublie en elle.
Yoganand