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Je ne sais plus comment
parler de toi, que dire pour te nommer, tant de noms t'ont été
donnés, tant de concepts ont été dits, écrits sur toi, ô
Seigneur... oui, j'ai trouvé comment te nommer, comment parler de toi
finalement : je continuerai de faire comme je l'ai toujours fait, te dire Seigneur.
Mais, finalement, parler
de toi,
je n'en ai rien à faire,
écrire sur toi non plus
et
comprendre le pourquoi du comment
peu m'importe.
De toute façon
je
ne comprends pas toujours
les choses simples du quotidien alors ?
Comment pourrais-je te comprendre ?
Est-ce nécessaire ?
Ne
peut-on aimer, être aimé sans comprendre ?
Je suis comme un insecte
posé sur un caillou expulsé d'un volcan. Ce caillou va sans
doute bientôt toucher le sol en se fracassant et en me fracassant en
même temps. Combien de temps me reste-t-il à vivre sur ce caillou
en mouvement, je suis incapable de le savoir, mais ce que je sais,
sans risque de me tromper, c'est que maintenant, je suis vivant et que
j'ai, à l'intérieur, une braise qui couve et qui, de temps à
autre, envoie ses étincelles et fait s'embraser mon cœur.
Quand mon cœur est en feu sa chaleur me guérit de toutes les froides blessures du passé
et seul ce feu en est capable. Je ne puis pas l'expliquer, je le
constate simplement. Quelque chose que l'on ne s'explique
pas est-il faux ? Sa chaleur, je la ressens, elle fait de
mes journées des journées qui durent toute une vie, et qui vident
mon cœur de sa peine, de ses doutes et de ses peurs.
Ô Seigneur, je veux
encore boire à ta source le Nectar de la vie qui me comble et
étanche ma soif... j'aime aimer ton Amour et même s'il étanche ma soif, j'ai encore soif d'avoir soif. Chaque jour les vents contraires
s'insinuent dans les espaces où ma dévotion n'est pas et me glacent
le sang, mais quand je viens à frissonner, je ferme les yeux et cesse
de faire pour juste ressentir, alors, la braise, sur laquelle souffle
mon attention et mon désir de Toi, se met à rougeoyer et le feu
reprend, le feu de la dévotion.
Si le bonheur qui vient
de toi est la béatitude,
l'amour que tu me donnes devient dévotion
quand je te le rends.
Oh, je ne te le rends pas complètement,
j'en
garde une partie
mais comme il est si grand et que j'en contiens si
peu,
il en reste qui éclabousse tout autour
et ces éclaboussures, c'est ma dévotion pour Toi
que je mets à te servir jour après
jour.
J'aspire plus qu'à ça :
te servir, car dans le service, je reçois toujours plus que je ne
donne. Je n'ai rien à donner et tout à recevoir, alors s'il faut
servir pour recevoir, je sers avec joie, avec bonheur.
Yoganand
Les Satsang de sri Hans yoganand sont ici : http://observance.over-blog.com/